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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/26

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vous ? Si vous vous expliquiez du moins, on pourrait vous complaire, mon amour.

— Je ne veux plus rencontrer ce fantôme-là chez vous, et il faut, dès demain matin, que vous défendiez à votre fille de lui parler jamais.

— Allons, méchant, dit la comtesse en se mettant sur ses pieds et en prenant son bougeoir, on fera ce que vous commandez.

Jérôme, un peu plus calme, lui baisa la main et s’en retourna chez lui.

Il était midi environ quand Sophie entra chez sa mère pour s’informer de ses nouvelles, et la trouva prenant son café et fumant une cigarette. Elle paraissait un peu plus soucieuse que d’ordinaire, ou du moins plus pensive ; car je suis obligé d’avouer que la divine Sophie avait de celle qui l’avait mise au monde une opinion assez peu flatteuse au point de vue de l’esprit. Elle se demandait donc ce qui pouvait se passer d’inusité dans cette tête, quand la tête parla.

— Je voudrais te dire une chose, Sophie, mon enfant.

— Dites, ma mère.

— Mais je vais te contrarier.