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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/40

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tique aucune relation, et il ne comprenait pas pourquoi on le chargeait d’une commission pour lui. En y réfléchissant, il se rappela pourtant que Vasiliki était cuisinière chez madame Palazzi. Ce fut un trait de lumière ou plutôt une lueur d’espérance, et en songeant à sa lettre de la veille, il pensa que Jérôme lui avait déjà tenu parole, et que Sophie probablement avait trouvé ce moyen, d’accord avec son parrain, d’établir une correspondance. Il se leva bien vite de sa chaise et courut chez lui. Il prit des ciseaux pour découdre la toile du rouleau qui était très fortement cousue, ouvrit le tout, et dans une seconde enveloppe formée d’un vieux journal, il trouva quelque chose qui lui fit une telle et si subite impression que, laissant tout tomber, le contenu du paquet s’étala sur le plancher : c’était un mouchoir de soie rouge, un petit poignard très-pointu et un bouquet de violettes fané.

Le bouquet de violettes n’avait pas de mystère, et c’était une signature certaine. Il l’avait donné à Sophie un mois auparavant, et elle lui avait promis de le conserver toujours. Le poignard était un de ces instruments qu’on