Aller au contenu

Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas moins bon gentilhomme que le consul de Sa Majesté Britannique, malgré son nom de consonance grecque, ce qui d’ailleurs portait témoignage en sa faveur, puisqu’il signifie : un fils de Franc, le nom réel de la race ayant malheureusement été perdu et oublié. Toutes les opinions politiques et sociales de M. de Moncade étaient partagées par son ami, qui les appuyait d’un signe de tête ; mais il s’en fallait que cet ami eût une aussi grande érudition sur les choses de ce monde.

De sa vie il n’était sorti de l’île. Il représentait les Villes Hanséatiques au même titre héréditaire que M. de Moncade faisait la Grande-Bretagne. Mais, moins heureux que celui-ci, il n’aurait même jamais vu de ses yeux mortels un citoyen de la puissance allemande à laquelle il appartenait, si, en 1845, un brick de commerce hambourgeois chargé de planches ne s’était laissé emporter hors de sa route par un coup de vent et jeter sur les roches d’Antiparos. Il en était résulté un naufrage où la cargaison avait été perdue ; mais on avait sauvé les hommes, et le capitaine Peter Gansemann avait, après un séjour d’un mois à Naxie, laissé entre