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Page:Gobineau - Souvenirs de voyage. Cephalonie, Naxie, et Terre-Neuve , 1872.djvu/81

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gentilshommes s’étaient présentés sur l’Aurora, et Henry Norton ne les trouvait plus ni ridicules, ni même singuliers ; il n’apercevait plus en eux que leur exquise politesse, leur désir de se rendre agréables, la distinction vraie et la noblesse native de leurs manières.

Dans toutes les visites, du café et des cigarettes furent présentés. Les questions sur l’état de l’Europe eurent leur cours légitime, et ces préliminaires indispensables accomplis à la satisfaction universelle, et notamment à celle de Didon, pressée d’en finir, les trois amis quittèrent l’enceinte de la forteresse et le champ de décombres qui en couvrait les pentes pour aller trouver derrière une masure trois mulets mandés par M. Phrangopoulo, et qui allaient avoir l’honneur d’emporter les voyageurs.

Marcher à Naxos dans les sentiers voisins de la mer serait une tâche, sinon impossible, du moins difficile et fatigante. Tout est sable et sable mouvant, fin, profond ; des haies épaisses, hautes et fleuries, encadrent ce sol instable et grimpent sur les rochers qui le bordent. On va ainsi pendant plusieurs heures. Le