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Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/163

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nature. Si la sensibilité de cette femme extraordinaire eût rencontré de bonne heure l’objet qui lui convenait, occupée de ses devoirs d’épouse et de mère, elle eût poursuivi sa carrière avec sérénité. Le plus tranquille ruisseau qui s’écoule au sein de la prairie qu’il fertilise, s’il trouve un obstacle dans sa course, devient un torrent destructeur. Ainsi les fortes passions, qui portent le ravage dans l’âme, et qui désolent la société, ont leur origine dans l’opposition et la contrainte.

Les lois de la nature gouvernent les usages de la société, ses décrets ne peuvent être étouffés par les préceptes de l’art. Ceux qui, sans s’être rendu coupables ni d’erreurs ni d’imprudences, se trouvent privés des consolations ordinaires