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Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/94

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que tout le bonheur que j’ai goûté n’est qu’un songe peut-être prêt à s’évanouir. Je dis le bonheur, parce que le souvenir efface du tableau toutes les ombres épaisses.

» Je dois vous avouer, qu’éprouvant une tendresse extrême pour ma petite fille, je gémis très-souvent en jouant avec elle, que vous ne soyiez pas avec nous pour observer combien son intelligence se développe, et combien son petit cœur devient aimant !… Ce spectacle est pour moi le vrai plaisir, et vous vous y dérobez pour courir après des biens dont nous ne jouirons jamais… Je me rappelle votre propre maxime, « qu’il faut vivre pour le moment présent »… Si vous restez loin de moi, pour la mettre en pratique, restez, pour l’amour de Dieu ; mais dites-moi