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Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/278

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Bientôt, elles viendront toucher loin de la hutte
           Nos casques d’hommes blancs,
Bientôt, nous les aurons dans nos poignes de brute,
           Les doux poignets tremblants,

Et les hommes, bientôt, pour nos laines communes,
           Donneront sans compter
Tous leurs barils de nacre où le lait de la lune,
           À jamais, est resté !

Et nous leur offrirons de belles carabines
           — Nos Winchester charmants —
Afin que dans les soirs où l’absinthe embobine
           Ils se tuent promptement.

Nous construirons un bar lourd comme ceux de Londres,
           En acajou massif,
Et là, tout à loisir, comme nous saurons tondre
           Ces grands diables naïfs !