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Page:Goncourt - Journal, t1, 1891.djvu/145

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de la glace un portrait en miniature de religieuse.

« Oh ! fait le maître de la maison, c’est un costume de comédie… Oui, une personne de ma famille qui, dans une pièce de théâtre, a rempli un rôle de couvent et voulut se faire peindre avec les habits de son rôle… Des mœurs, Messieurs, que vous aimez, des mœurs du XVIIIe siècle… Ma famille adorait la comédie. Tenez. Et il tire des rayons un volume : Théâtre de M. le Comte de Montalembert, joué sur le théâtre de Montalembert… Votre tableau de Paris m’a vivement intéressé, c’est bien curieux… Je vous ai écrit… Oui…. Ce sont des vivacités de style qui vous ont fait écarter. L’Académie est une dame qui n’aime pas ces choses-là. Vous savez que je pense comme vous et non comme elle… Tous ces hôtels, c’est bien curieux à suivre dans votre livre… Je me rappelle, quand nous sommes revenus de l’émigration, il y avait un cheval qui tournait une meule dans le théâtre de notre hôtel… Si vous aviez pu recueillir en province la tradition orale, hélas ! ce sera chose perdue plus tard… Dans les premiers chapitres de ses Paysans, M. de Balzac a tracé une peinture des paysans comme les a faits la Révolution. Oh ! ce n’est pas flatté, mais c’est si vrai. Je suis du Morvan et je me disais : Il faut qu’il y soit venu. »

Puis il ajoute : « Je voudrais que le Correspondant rendît compte de votre livre. Je n’ai personne dans le moment, le petit Andral est si paresseux… Avez-vous un ami qui pourrait faire ce compte