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Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/354

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tout ce qui s’était passé en moi, que vraiment j’avais parfois comme de la peine à parler. » Alors, elle s’étend sur les petites misères de la vie de là-bas, me parlant du froid de l’hiver, pendant lequel elle avait pris le parti de se coucher, et de laisser sa porte ouverte, conversant avec ses amis, du fond d’un lit bien chaud.

En ce moment, Couchaud vient lui parler, et il y a un ennui sur son front. « Concevez-vous, me dit-elle, au bout de quelques instants, que le bruit court à Saint-Gratien que l’Impératrice est cachée ici… Comme les gens vous connaissent ! Moi conspirer et venir conspirer ici ?… Ils ne savent donc pas que je ne demande que la conservation de ma personne et de Saint-Gratien, ma liberté individuelle, comme je l’ai écrit à M. Thiers… Sur le reste, je suis blasée, je n’aime au fond que les choses vraies…, les autres choses, ça n’existe pas, ce n’est que de la convention. »

Mercredi 5 juillet. — Chez Brébant. Berthelot affirme que les thermomètres de Regnault de Sèvres, ces thermomètres à la réputation européenne, ont été brisés méthodiquement par les Prussiens.

Renan annonce qu’il vient de recevoir une lettre de Mommsen, déclarant qu’il serait temps de renouer des relations, de reprendre les travaux de l’intelligence communs aux deux nations. Et sa lettre finit par une phrase, dans laquelle il dit qu’il trouverait