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Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/100

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quatrième acte, à la scène précédant le mouvement de colère de Demailly, prenant sa femme dans ses bras pour la jeter par la fenêtre, et à la métamorphose canaille un peu soudaine de l’ingénue.

Cette soirée me semble devoir annoncer un grand succès, qui cependant par ce rien du quatrième acte, peut devenir un four. Du reste m’étant couché ce matin à trois heures, je suis mort de fatigue, et n’ai qu’une vague conscience de ce qui se passe.

L’attente d’une presse terrible, d’après les conciliabules des journalistes et des comédiennes, dans les corridors.

Lundi 19 décembre. — À mon arrivée à deux heures au théâtre, où il y a répétition, Koning m’apprend que, sur l’annonce qu’il doit y avoir, ce soir, un terrible bouzin, au quatrième acte, il a prévenu le commissaire de police. Émotion.

Allô — et une voix dans le téléphone, à laquelle Koning répond : « Bien, prince. » C’est le prince de Sagan qui loue une loge pour ce soir.

Il est trois heures et demie. Ni Méténier, ni Paul Alexis ne sont arrivés, et cependant il faut un rien adoucir la transformation coquine de la femme, au quatrième acte, et surtout modifier la fin du troisième qui est mauvaise, et que les journalistes doivent emboîter, pour ne pas paraître seulement siffler l’acte du journal. Et nous trouvons, avec Koning, ou