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Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/101

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plutôt Koning trouve une fin d’acte de vrai carcassier. Les lettres sont brutalement arrachées des mains de Marthe par Nachette, et les paroles un peu bêtotes qui suivaient, remplacées par la rentrée du mari, au moment où Marthe est penchée, aplatie sur la table, pour les reprendre : rentrée qui empêche toute explication, et qui ne fait pas la femme si complice de la vilaine action de Nachette.

Il est près de cinq heures. La scène est aussitôt répétée entre Sisos et Colombey, dans le cabinet de Koning, tandis que Villeray va porter les changements du dernier tableau à Duflos, très enrhumé, qui ne se lèvera de son lit, que pour la représentation.

Enfin Méténier et Alexis sont arrivés, et nous voici prenant un verre de madère, chez Riche. Soudain un engueulement formidable d’Alexis par Méténier, parce qu’Alexis trouve un peu exagérée, la somme de 600 francs de fleurs, que Méténier a commandée, dans la journée, pour nos actrices.

Là-dessus Méténier me parle de l’ennui qu’il a d’être forcé de dîner avec quelqu’un. Puis après un silence, il me dit : « Eh bien, je dîne avec ma maîtresse, je n’ose pas vous inviter, et cependant vous me feriez plaisir. — Qu’à cela ne tienne, je ne suis pas si pudibond que cela ! »

Donc rendez-vous à sept heures chez Marguery. Je suis exact. Sept heures un quart, sept heures et demie, pas de Méténier. Enfin il est huit heures, et pas encore de Méténier. Je me décide à commander