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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/102

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L’ART JAPONAIS

aviez trop bu, pour rectifier les erreurs de la note, et mettre dans sa poche, en sûreté, votre portefeuille et vos objets précieux ! Vous reposiez-vous sur la digue, dans une baraque à thé, pour mieux admirer la Soumida à travers le paysage neigeusement rosé des cerisiers en fleurs ? c’est vous qu’on servait le premier, au milieu de la foule. Entriez-vous dans un restaurant ? vous aviez la meilleure cabine, et le menu commandé par votre compagnon, était exécuté dans la perfection. D’ailleurs ils étaient connus partout, et une maison mal vue par les taïkomati ne pouvait marcher. Étiez-vous en nombreuse société de gesha, il fallait un taïkomati qui se chargeât de la direction, et tout allait au mieux, et il mettait en belle humeur toute la troupe des guesha. Une science à part, une science par lui acquise au Yoshiwara, qui faisait que les plaisirs avec le prix de ses services vous coûtaient moins cher, que si vous vous chargiez de la dépense par vous-même.

Les taïkomati savaient chanter, danser, jouer la comédie, mais se gardaient bien, en leurs talents d’agréments, de ne jamais porter ombrage aux guesha, et ils ne condescendaient jamais à prendre du service dans les Maisons Vertes de deuxième classe. Les accompagnateurs