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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/103

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OUTAMARO

de gens fréquentant cette classe s’appellent Nodaïko, qui a le sens méprisant de taïko des champs, de taïko n’appartenant pas au Yoshiwara.

Les guesha[1], chanteuses ou danseuses qui fréquentent la grande rue du Milieu, s’appellent kemban. Elles vont toujours, deux par deux, ayant la défense de coucher avec un homme de la ville dans le Yoshiwara, et cette surveillance de l’une par l’autre, les sauve d’occasions, où elles pourraient faiblir[2]. Dans le cas d’une faiblesse, la chanteuse est expulsée de Yoshiwara. En général, leur conduite passe pour être irréprochable, et c’est l’explication de tant de mariages de femmes de cette classe avec des hommes fort distingués.

La guesha et les taïkomati sont sous la direction du bureau central des artistes, sis à Nakano-tchô. Dans ce bureau, les fiches en bois dans lequel sont écrits les noms, pendent accrochées par ordre alphabétique. Arrive l’invita-

  1. M. Hayashi a fait l’observation qu’il existe encore chez les guesha, tous les types qu’a reproduits Outamaro, au commencement du siècle.
  2. On dit que ces femmes font vœu de chasteté jusqu’à l’époque de leur mariage, qui ne peut avoir lieu, que lorsqu’elles sont sorties d’une maison de thé.