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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/110

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L’ART JAPONAIS

a rien chez eux qui ne décèle la prodigalité.

Un instant après, le professeur se présente.

En vérité, il est très joli, distingué, aimable. À ses sourcils se dessine la brume des montagnes lointaines, à ses yeux s’attachent les frémissements des vagues d’automne ; son profil est élevé, sa bouche petite, la blancheur de ses dents fait honte à la neige du Fuzi-Yama ; les charmes de son corps rappellent le saule des champs, pendant l’été. Son vêtement de dessus est orné de dragons volants, brodés en fil d’or sur du velours noir. Elle porte une ceinture en brocart d’or ; en un mot, sa toilette est irréprochable.

— Je suis venu m’entretenir avec vous à l’effet d’entreprendre l’étude des fleurs.

— Mais avez-vous bien réfléchi, combien est fatigante cette étude ?

. . . . . . . . . . . . . . . .

Veuillez-venir dans ma chambre.

. . . . . . . . . . . . . . . .

La description de ces chambres étant connue de tout le monde, il est inutile d’en parler avec détail. Sur l’estrade[1] disposée pour recevoir

  1. Dans les habitations de chambres japonaises, il y a une partie de chambres surhaussée, et où se placent ordinairement les nattes qui servent de lit.