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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/111

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OUTAMARO

six nattes, on a suspendu trois stores du peintre Hôïtsou[1], représentant des fleurs et des oiseaux. On y a rangé le jeu de sougorokou[2], le jeu de go[3], des ustensiles pour faire chauffer le thé, une harpe, une guitare, un violon. À côté, dans une bibliothèque, on trouve depuis la célèbre histoire des Ghenzi, de Mourasaki Sibikou[4] jusqu’aux romans de Taménaga Siomisoui.

Voici la chambre, et voilà le cabinet de toilette de la courtisane, tout aussi bien que celui de la femme honnête, le cabinet de toilette à l’aspect élégant.

Une petite fenêtre, à peu près de soixante-dix centimètres et en saillie à l’extérieur, et fermée

  1. Peintre célèbre de Yédo.
  2. Espèce de jeu de jacquet pour lequel on fait usage de dés.
  3. Sorte de jeu de dames très compliqué, et qui consiste à gagner du terrain, tout en faisant le plus de prisonniers possible à l’adversaire. On y emploie des jetons de deux couleurs.
  4. En japonais Gen-zi-mono-gatari. C’est l’histoire romanesque de la célèbre famille de Ghenzi ou Minamoto, qui tire son origine des filles du mikado Saga (810 à 823). L’auteur, Mura-saki Siki-bu, qui vivait sous le règne d’Itsi-doô (987–1011) était une des femmes les plus recherchées de la cour tant pour sa beauté que pour son talent.