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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/112

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L’ART JAPONAIS

par un treillage en bambous des plus artistiques, forme sur son rebord intérieur la table de la toilette. Une sorte de chaudron en cuivre sert de cuvette pour se laver. Un seau en bois, cerclé de bambous, contient l’eau qu’on transvase au moyen d’un godet à long manche.

Les objets de toilette de la femme sont dans un petit meuble en laque noir et or. Un miroir de métal est placé sur un chevalet laqué, et couvert d’un morceau de soie brodée. Ce petit meuble renferme également les parures des femmes qui se composent de peignes en écaille de tortue, en laque d’or aux motifs les plus variés, et d’épingles de coiffures en or, en argent, — les seuls bijoux des Japonaises.

Or donc, lorsque le professeur se présente pour la seconde fois, il est habillé de ses vêtements de lit, comprenant une casaque de crêpe rouge, surmontée d’une robe de nuit de satin violet, ornée de pivoines et de lions[1] brodés avec des fils d’or. Il laisse tomber en arrière ses noirs cheveux, capables d’enchaîner le cœur de mille hommes, et permet d’apercevoir un corps

  1. C’est une erreur, les Japonais n’ont jamais peint des lions, la robe représente des chiens de Fô, au milieu d’un champ de pivoines.