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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/135

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OUTAMARO

l’écran rabattu sur ses yeux, et qui rêve qu’elle est devenue une princesse, dont le norimon traverse la campagne sous l’escorte d’une nombreuse troupe de femmes de compagnie et de service ; on voit le sommeil d’une courtisane du Yoshiwara, la transporter dans un petit intérieur, où la prostituée sortie de la prostitution, se livre avec l’homme aimé, aux soins du ménage ; on voit le sommeil d’un vieux domestique de samurai, le faire revivre au beau temps, où il était raccroché dans la rue, par une basse fille encapuchonnée.

Et dans cette série humoristique, il n’y a pas seulement les rêves des êtres humains, il y a les rêves des bêtes ; et l’on assiste au sommeil d’un vieux chat, rêvant aux jours alertes et voleurs de son jeune âge, où il dévorait le poisson apprêté pour le repas de son maître, en dépit de ses efforts pour lui arracher de la gueule, en dépit de l’énorme bambou apporté par la femme pour le battre.