Aller au contenu

Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIII

Parfois Outamaro abandonne la représentation de la vie réelle, et se laisse aller à des imaginations charmantes dans le chimérique. On connaît de lui une série d’une douzaine de planches, intitulée : Les bons rêves : c’est autant de gagné, où derrière la tête de l’homme ou de la femme qui dort, il montre, dans le lointain de la planche, il montre en action, le rêve qu’ils font.

Un rêve qui leur sort, non du cerveau, mais de la poitrine, et un peu à la façon d’un phylactère sortant de la bouche de nos saints, et qui, dans l’image japonaise, s’étend et s’élargit en forme de cerf-volant.

On voit le sommeil d’une fillette évoquer une exquise dînette, qu’elle mange gourmandement ; on voit le sommeil d’une charmante jeune fille, dont le visage transparait à travers