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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/145

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OUTAMARO

pâmoisons de femme, la tête renversée à terre, avec la petite mort sur leur visage, aux yeux clos, sous leurs paupières fardées, — enfin, par cette force, cette puissance de la linéature, qui fait du dessin d’une verge, un dessin égal à la main du Musée du Louvre, attribuée à Michel-Ange.

Puis, quoi ! au milieu de ces frénésies animales de la chair, des recueillements savoureux de l’être, des affaissements béats, des cassements de cou de nos peintres primitifs, des attitudes mystiques, des mouvements d’amour presque religieux.

Parfois dans ces compositions érotiques, des imaginations drolatiquement excentriques, comme ce croquis, montrant le rêve luxurieux d’une femme, ayant rejeté ses couvertures loin de son corps en chaleur, et qui voit une farandole de phallus, ballant et dansant sous des robes japonaises, en s’éventant avec d’immenses éventails : une composition tout à fait originale, sortie de la cervelle et du pinceau d’un artiste, en une heure de caprice libertin.

Parfois des planches terribles, des planches qui font un peu peur. Ainsi sur des rochers verdis par des herbes marines, un corps nu de femme, un corps nu de femme, évanoui dans le