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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/159

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OUTAMARO

Une pochade à l’encre de Chine, sur un papier qui boit, et exécutée avec la furie, l’emportement, qu’un artiste européen met seulement parfois à son fusinage. De noirs écrasis de pinceaux mêlés, à deux ou trois balafres de vermillon, ressemblant à des dessous de sanguine, et où s’entrevoit, dans le barbouillage artiste, en bas de la queue de la robe, des toits de temples couronnant des tiges de cryptomérias, et en haut, une frêle nuque de femme aux petits cheveux tortillonnés, au-dessus de laquelle s’étale une coiffure, ayant l’air d’un grand papillon, les ailes ouvertes.

Un autre kakemono de la même famille, et d’un faire semblable, est un kakemono appartenant à M. Hayashi. C’est une danseuse mimant une danse de caractère, une ancienne danse noble, sous le vêtement archaïque de cette danse.

Elle est coiffée du petit bonnet en forme d’ourson, yeboshi attaché sur ses cheveux répandus sur ses épaules, par un cordonnet noué sous le menton, et la danseuse se mouvant et se développant dans l’ample robe, tient de ses deux mains, rabaissé contre sa hanche, l’éventail uchiwa.

Encore une pochade enlevée à l’encre de Chine, sur un papier un peu foncé, où il y a