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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/27

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OUTAMARO

comme le nombre le plus productif dans la multiplication des espèces.

Et pendant que dans le fond une femme remporte les deux bouteilles de saké offertes aux kami, esprits, une femme, à côté de la mariée, a sur un plat un poisson sec, qu’on ne mange pas, mais qu’on sert superstitieusement comme portant bonheur aux mariés, une autre femme apporte de la soupe dans des bols de laque aux dessins d’or, une autre femme fait chauffer le saké dans une théière au long manche, appelée tchôshi[1].

  1. Voici la description du mariage, donnée par Hayashi, dans la livraison sur le Japon, publiée par Gillot.

    Le cadeau des fiançailles se compose de deux robes de soie, blanche et rouge, de trois fûts de saké, de trois poissons ; mais dans la classe pauvre, ce cadeau se réduit à une robe de coton.

    La dot n’existe pas, mais la mariée apporte de quoi monter son ménage, en vêtements, en meubles, en objets d’usage journalier, et dans un mariage riche, ces objets qu’on transporte constituent un véritable cortège.

    La cérémonie du mariage consiste à remplir la formalité du Sakadzuki (coupes spéciales à saké). Le salon principal est le lieu choisi. La fiancée prend d’abord la place de la maîtresse de la maison, le prétendu s’asseoit à la place de l’invité principal, en cas ordinaire. L’homme porte le costume officiel et la femme la robe blanche. Les parents et les amis y prennent place selon l’ordre indiqué.

    La cérémonie est présidée par une dame d’hon-