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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/36

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L’ART JAPONAIS

La feuille de gauche représente une femme nue, le bas du corps voilé d’un lambeau d’étoffe rouge, coulée au bord de la berge, une jambe déjà dans la mer, avec un frissonnement dans le corps appuyé sur ses deux mains rejetées derrière elle, et avec la rétractation en l’air d’un pied qui semble se reprendre à deux fois, pour entrer décidément dans l’eau. Au-dessus de sa tête, est penchée une seconde pêcheuse, qui lui montre de son bras étendu, quelque chose dans l’abîme.

La feuille du milieu, nous montre assise une pêcheuse, une cotonnade bleue jetée sur les épaules, peignant sa chevelure ruisselante d’eau, pendant qu’un enfant nu, la tette debout.

La feuille de droite nous fait voir une pêcheuse, son couteau à ouvrir les coquilles dans la bouche, et en un gracieux contournement du torse, tordant des deux mains le bout de l’étoffe mouillée entourant ses reins, pendant qu’une acheteuse agenouillée, choisit une coquille dans son panier.

Ces grandes, ces longues femmes, au corps

    où je ne trouve pas le grand style de la forme et de la ligne, caractérisant les Plongeuses.