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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/48

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L’ART JAPONAIS

Et jamais Outamaro n’a eu une linéature plus délicate de la femme, en ses mouvements de grâce, que dans cette série, en même temps que le peintre des belles robes de l’Orient, n’a jamais montré en ces femmes, comme habillées des couleurs lumineuses de l’anémone, un goût d’habillement plus distingué, et n’a fait nulle part un choix plus original des soieries, aux douces et chatoyantes couleurs. Des roses, d’un rose si peu rose, qu’ils semblent s’apercevoir à travers un tulle, des mauves se dégradant si joliment en gorge de pigeon, des verts de la nuance vert d’eau, des bleus, bleutés seulement du rien d’un linge passé au bleu, et toute une série de gris indicibles, des gris qui semblent teintés de reflets lointains, tout à fait lointains, de couleurs voyantes.