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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/102

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CONTES D’ITALIE

agenouillée à côté d’un cadavre, immobile, tel un bloc de terre, la femme priait, levant vers les étoiles son visage douloureux ; sur le mur, au-dessus de sa tête, des sentinelles s’entretenaient à voix basse ; les armes cliquetaient en se heurtant aux pierres des créneaux.

La mère du traître demanda :

— Est-ce ton mari ?

— Non.

— Ton frère ?

— Mon fils. Mon mari a été tué il y a treize jours, et celui-ci aujourd’hui.

Et se levant, la mère du mort ajouta d’un ton résigné :

— La Madone voit tout, connaît tout ; grâces lui soient rendues !

— Pourquoi ? demanda la première.

L’autre lui répondit :

— À présent qu’il est mort loyalement, en combattant pour sa patrie, je puis dire qu’il faisait naître en mon cœur une certaine appréhension : il était léger, il aimait trop la vie joyeuse, en sorte que je craignais