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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/110

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CONTES D’ITALIE

— Viens, pose ta tête sur mon sein, repose-toi, rappelle-toi comme tu étais bon et joyeux quand tu étais enfant ; alors tout le monde t’aimait.

Il obéit, se coucha sur les genoux de sa mère et ferma les yeux en disant :

— Je n’aime que la gloire et toi, parce que tu m’as fait ce que je suis…

— Et les femmes ? demandait-elle, en se penchant vers lui.

— J’en ai beaucoup ; elles lassent vite, comme tout ce qui est trop doux.

Elle le questionna une dernière fois.

— Et tu ne désires pas avoir d’enfants ?

— Pourquoi ? Pour qu’on les tue ? J’en souffrirais, et je serais sans doute déjà trop vieux et trop faible pour les venger.

— Tu es beau, mais stérile comme l’éclair, soupira-t-elle douloureusement.

Il répliqua en souriant :

— Oui, comme l’éclair…

Et il se mit à sommeiller sur le sein de sa mère, comme un enfant.

Alors, elle le couvrit de son manteau noir