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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/112

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LA MÈRE DU MONSTRE


Un jour torride, le silence : la vie s’est figée en un repos lumineux ; le ciel contemple affectueusement la terre, d’un œil lucide et bleu dont le soleil est la prunelle flamboyante.

La mer est forgée d’un métal céruléen et lisse ; immobiles, les barques polychromes des pêcheurs semblent soudées à l’hémicycle du golfe aussi resplendissant que le ciel. Une mouette passe en agitant paresseusement ses ailes, et l’eau montre un autre oiseau, plus blanc et plus beau que celui qui vole dans les airs.

Le lointain est indistinct. Dans une brume, on entrevoit une île violette, dont on ne sait si elle vogue doucement ou si elle fond sous