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LA MÈRE DU MONSTRE

l’ardeur du soleil ; c’est un roc solitaire au milieu de la mer, une ravissante gemme du collier de la baie de Naples.

Tout en saillies, l’îlot pierreux descend vers la mer ; il est somptueux et couronné par le feuillage sombre de la vigne, des orangers, des citronniers et des figuiers, et par les minces feuilles des oliviers couleur d’argent terni. Parmi ce torrent de verdure qui dévale à pic dans la mer, des fleurs blanches, rouges et dorées sourient amicalement, et les fruits orangés et jaunes font penser aux étoiles qui brillent dans les nuits chaudes et sans lune, quand le firmament est sombre et l’air humide.

Au ciel, sur la mer et dans l’âme, le silence règne ; on se plaît à écouter la muette invocation de tous les êtres vivants au Dieu-Soleil.

Entre les jardins serpente un étroit sentier ; une femme le suit, qui se dirige vers la mer. Elle est grande, et sa robe noire et rapiécée est roussie par le soleil. Sur sa tête que n’abrite aucune coiffure, ses cheveux