Aller au contenu

Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
CONTES D’ITALIE

nations latines »… Où as-tu entendu ce mensonge ?

Elle s’en alla sans répondre.

Et le lendemain, son fils ayant trop mangé, mourut dans les convulsions.

Elle s’assit dans la cour, près de la caisse, la main posée sur la tête inanimée. Paisible, elle attendait visiblement quelque chose ; elle jetait un coup d’œil interrogateur sur chacun de ceux qui venaient chez elle pour voir le mort.

Tous gardaient le silence. Personne ne lui demanda rien, quoique, peut-être, beaucoup eussent voulu la féliciter, car elle était libérée de son esclavage, — ou lui dire des paroles consolantes, puisqu’elle avait perdu son fils. Mais tous se turent obstinément. Parfois, les gens comprennent que certaines choses ne peuvent être dites sans réticences.

Longtemps après la mort du monstre elle regardait encore les gens en face comme si elle les eût interrogés à propos d’on ne sait quoi, puis, peu à peu, elle sembla oublier.