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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/156

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CONTES D’ITALIE

— Certes, il n’y a pas de quoi en être fier ! appuya la mère. Dieu ! que tu es intelligente, chère petite.

— Vous avez peut-être raison ! acquiesça le père.

Le bossu revint, et cria sur le seuil de la porte ;

— Je ne suis pas bête, moi non plus…

— Nous verrons, répliqua le père, et la mère ajouta :

— Personne ne pense le contraire…

— Tu étudieras à la maison, déclara la sœur, en faisant asseoir le bossu à côté d’elle. Tu apprendras tout ce qu’un architecte doit savoir ; cela te plaît-il ?

— Oui, tu verras…

— Que verrai-je ?

— Que cela me plaît !

Elle avait alors quinze ans et était à peine plus grande que lui, mais sa petite personne effaçait tout, le père aussi bien que la mère. Le bossu ressemblait à un crabe, et il considérait sa sœur, mince, robuste et bien prise, comme une fée sous la domination