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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/159

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LE BOSSU

— Tu le fais exprès, monstre ! Et elle le souffleta.

Il avait les jambes faibles, il tomba ; assis à terre, il dit tout bas, sans larmes et sans colère :

— Comment peux-tu le croire ? Car tu m’aimes, n’est-ce pas ? Tu m’aimes ?

Elle s’enfuit en gémissant ; puis elle revint à lui pour qu’il s’expliquât.

— Cela n’arrivait jamais auparavant…

— Cela non plus, fit-il observer, tranquillement, en décrivant de son long bras un vaste cercle : dans tous les coins de la pièce, des caisses et des planches étaient entassées ; le tout avait l’air d’un vrai chaos ; l’établi de menuiserie et le tour adossés aux murs étaient surchargés de morceaux de bois.

— Pourquoi as-tu rassemblé ici toutes ces ordures ? demanda-t-elle, en regardant autour d’elle d’un air méfiant et dégoûté.

— Tu verras !

Il commençait déjà à bâtir : il avait fait