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CONTES D’ITALIE

une maisonnette pour les lapins et une niche pour le chien ; il inventa une souricière. La sœur suivait jalousement ses travaux, et à table elle en parlait avec fierté à ses parents.

Le père hochait la tête d’un air approbatif et disait :

— Ce ne sont encore que des bagatelles, mais tout commence par cela !

Et la mère, étreignant sa fille, disait au bossu :

— Comprends-tu combien tu dois la remercier des soins qu’elle te prodigue ?

— Oui, répondait le bossu.

Quand il eut achevé la souricière, il appela sa sœur, et, lui montrant l’engin grossier, il dit :

— Ce n’est pas un jouet, on peut le faire breveter. Vois, comme c’est simple et fort ; pèse là-dessus.

La jeune fille posa le doigt sur la souricière ; tout à coup quelque chose claqua, elle poussa un hurlement sauvage, et le bossu, sautillant autour d’elle, grommelait :

— Oh ! non, pas là, pas là…