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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/162

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CONTES D’ITALIE

envers elle ; son visage anguleux était calme comme toujours, ses yeux avaient une expression concentrée ; on ne pouvait croire qu’il fût méchant ni qu’il pût mentir.

Sa sœur avait dix-neuf ans et elle était déjà fiancée, quand le père et la mère périrent, au cours d’une promenade qu’ils faisaient à bord d’un yacht de plaisance, lequel fut éventré et coulé par la faute d’un pilote ivre dirigeant un cargo-boat américain. La sœur devait prendre part elle aussi à cette excursion, mais un mal de dents subit l’en avait empêchée.

À l’annonce de la catastrophe, elle se mit à courir par la maison et à sangloter, en levant les bras au ciel :

— Non, non, ce n’est pas possible !

Le bossu était resté sur le seuil de la pièce, et, enveloppé dans la portière, il la considérait avec attention ; il déclara en secouant sa bosse :