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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/161

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LE BOSSU

La mère accourut, suivie des domestiques. On brisa l’appareil, on libéra le doigt pincé et bleui, et on emporta la jeune fille évanouie. La mère s’écria avec colère :

— Je ferai jeter tout cela ; je te défends de continuer…

Le soir, on fit appeler le bossu chez sa sœur ; elle lui demanda :

— Tu l’as fait exprès ? Tu me hais ? Pourquoi ?

Secouant sa bosse, il répondit à mi-voix, tranquillement :

— Tu ne t’es pas servi de la main qu’il fallait, tout simplement.

— Tu mens !

— Pourquoi t’abîmerais-je la main ? Ce n’est même pas celle avec laquelle tu m’as souffleté !

— Prends garde, monstre, tu n’es pas plus intelligent que moi !

Il approuva :

— Je le sais.

Il ne semblait pas qu’il eût pitié de sa sœur ni qu’il se considérât comme coupable