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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/164

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CONTES D’ITALIE

— Rien ne me fait plaisir.

— C’est bien dommage, car tu ressembles vraiment peu à un être vivant.

Un soir, le fiancé se présenta : c’était un petit bonhomme plein de vie, aux sourcils et aux cils blonds, avec une moustache bien fournie dans un visage rond et hâlé. Il rit toute la soirée sans s’arrêter ; il aurait pu rire sans doute ainsi toute une journée. Les fiançailles étaient déjà officielles ; on construisait pour le couple une maison dans l’une des plus belles rues de la ville, dans la plus propre et la plus tranquille. Le bossu n’avait jamais vu ce chantier et il n’aimait guère à en entendre parler. Le fiancé lui tapait sur l’épaule, d’une petite main boursouflée, ornée de bagues, et lui disait, en découvrant une quantité de petites dents :

— Tu devrais bien aller voir ça, hein ? Qu’en penses-tu ?

Longtemps, le bossu refusa sous divers prétextes ; enfin, il céda et accompagna les deux jeunes gens ; quand il fut parvenu avec le fiancé de sa sœur au dernier étage de