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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/183

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LES ADVERSAIRES

— Oui ! Vous êtes, je le répète, très intelligent et vous devriez travailler afin de devenir un ingénieur habile…

Avec un petit rire qui découvrit ses dents blanches, Trama répondit :

— Ah ! c’est vrai ! Les ingénieurs sont poètes, je m’en suis convaincu en travaillant avec vous…

— Vous êtes bien aimable…

— Et moi, je me disais : « Pourquoi monsieur l’ingénieur ne deviendrait-il pas socialiste ? Le socialiste doit être poète lui aussi ! »

Ils se regardèrent, étonnamment dissemblables, l’un sec, nerveux, comme effacé par un frottement, les yeux décolorés, l’autre qui semblait forgé de la veille et pas encore poli.

— Non, Trama, je préférerais avoir un atelier à moi et une trentaine de gaillards comme vous. Ah ! nous ferions quelque chose alors…