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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/182

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CONTES D’ITALIE

— Ah ! dans ce sens-là ! dit l’ingénieur, et il redressa la tête. Oui, peut-être bien, c’est possible…

Et posant sa tasse vide sur la table, il demanda :

— Vous allez sans doute commencer à faire de l’agitation ?

— J’ai déjà commencé…

— Nous aurons de nouveau des grèves, des désordres ?

L’autre haussa les épaules et eut un bon sourire :

— Ah ! si on pouvait faire autrement…

Une vieille femme en robe noire, à l’air austère comme une religieuse, offrit sans mot dire des bouquets de violettes à l’ingénieur ; il en prit deux et en tendit un à son interlocuteur, en déclarant d’un ton pensif :

— Vous avez une si belle intelligence, Trama, quel dommage que vous soyez idéaliste, vraiment !…

— Je vous remercie pour les fleurs et pour le compliment. Vous trouvez que c’est dommage ?