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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/193

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LA CARTE POSTALE

les yeux au milieu des rides sèches qui les entourent.

Après avoir lentement porté à son front sa main velue et noire, il contemple un grand moment le ciel rose, puis il regarde autour de lui ; sur la pierre lilas de l’île chatoie toute une gamme de tons émeraude et or : le rose, le rouge et le jaune flamboient. Le visage tanné du vieillard s’épanouit en un petit rire débonnaire ; il hoche sa tête pesante et ronde.

À son attitude, on dirait qu’il porte un fardeau ; ses pieds sont très écartés l’un de l’autre, son dos un peu voûté ; autour de lui, l’aurore s’amuse avec une gaîté toujours croissante ; la verdure de la vigne étincelle avec plus d’éclat, les pinsons et les serins gazouillent plus fort parmi les arbustes, les clématites et les ronces ; dans les buissons d’euphorbe, les cailles chantent ; un merle siffle, insouciant et coquet comme un Napolitain.

Le vieux Cecco élève ses longs bras fatigués au-dessus de sa tête : il s’étire comme