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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/196

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CONTES D’ITALIE

vaincu que « si le prêtre dit la vérité à Dieu, il ne la dit jamais aux hommes ».

La première personne à laquelle il demanda la signification de la mystérieuse carte fut un peintre étranger, un jeune homme, grand et mince, aux cheveux roux, qui venait très souvent chez Cecco.

— Signor, dit Cecco au peintre, qu’ont-ils fait, ces gens-là ?

L’artiste jeta un coup d’œil sur les joyeuses physionomies des deux enfants du vieillard et il répondit :

— Quelque chose de drôle, sans doute…

— Et qu’y a-t-il d’écrit en haut ?

— C’est en anglais. Les Anglais exceptés, personne ne comprend leur langue, sinon Dieu et aussi ma femme, si elle dit la vérité en cette circonstance, car dans bien des cas elle ne la dit pas.

Le peintre était bavard comme une pie : il était visible qu’il ne pouvait parler sérieusement de quoi que ce fût. Le vieillard le quitta avec un air morne ; le lendemain, il se rendit chez la femme de l’artiste,