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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/20

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CONTES D’ITALIE

La foule s’est écartée des wagons, le long desquels les soldats s’égrènent maintenant comme des perles grises. Ils s’arrêtent près des plates-formes sur lesquelles se trouvent les grévistes.

L’homme en haut-de-forme, — ainsi que les personnages cossus qui l’entourent, — gesticule avec frénésie et crie :

— Pour la dernière fois… Ultima volta ! Entendez-vous ?

Visiblement ennuyé, la tête baissée, l’officier effilait sa moustache. L’homme en haut-de-forme accourut à ses côtés, agita très haut son couvre-chef et cria on ne sait quoi d’une voix rauque. L’officier lui jeta un coup d’œil oblique, se redressa, bomba la poitrine, et des paroles de commandement sonores retentirent.

Alors les soldats s’élancèrent sur les plates-formes, tandis que les conducteurs et les wattmen en descendaient.

La foule trouva la chose amusante ; des cris, des rires, des coups de sifflet éclatèrent pour mourir aussitôt. Silencieux, les traits