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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/224

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CONTES D’ITALIE

aux yeux noirs, au teint basané, au corps souple et bien proportionné, se tient accoudé à un rocher. Il est coiffé d’un bonnet rouge, son torse bombé est recouvert d’un tricot blanc ; son pantalon bleu est retroussé jusqu’aux genoux. De sa main droite, il se tiraille la moustache et il regarde pensivement au loin, là où se balancent les bateaux des pêcheurs ; beaucoup plus loin encore, on aperçoit une voile blanche immobile qui se dissout dans la chaleur torride, comme un nuage.

— Elle est riche, cette signora ? demande le vieux d’une voix enrouée, en soulevant légèrement son engin.

Le jeune homme répond à mi-voix :

— Je crois que oui ! Elle a une broche avec une grosse pierre bleue comme la mer, des boucles d’oreilles, beaucoup de bagues et une montre… Je pense que c’est une Américaine…

— Et elle est jolie ?

— Oh ! oui. Elle est très maigre, c’est vrai, mais elle a des yeux qui ressemblent