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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/234

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CONTES D’ITALIE

seconde les bambins réfugiés dans les recoins.

Les détonations retentissent presque sans discontinuer, couvrant le bruit des rires, les exclamations d’épouvante et le claquement sec des sabots sur la lave sonore ; des ombres frémissent en prenant leur essor ; des reflets rougeâtres illuminent les nuages, et les vieux murs des maisons semblent sourire : ils se rappellent l’enfance des vieillards, et ils ont assisté plus d’une centaine de fois à ce divertissement bruyant et quelque peu dangereux auquel les enfants se livrent, la veille de Noël.

Entre deux explosions, on entend de nouveau le grondement grave et solennel de l’orgue ; la mer répond d’en bas, par les coups sourds qu’elle assène aux rochers de la rive et par le bruissement continuel des flots.

Le golfe ressemble à une coupe pleine de vin noir et écumeux, au bord de laquelle scintillent, comme un collier d’or et de pierres précieuses, les feux des villes.