Aller au contenu

Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
227
VEILLES DE FÊTES

Au-dessus de Naples, s’étend un halo couleur d’opale, qui se balance comme l’aurore boréale ; par dizaines, les fusées explosent ; des bouquets s’épanouissent en feux éclatants et s’éteignent, après s’être arrêtés un instant dans le nuage tremblant ; puis un grondement sourd retentit.

Tout le long de l’hémicycle du golfe, une merveilleuse conversation s’engage et continue entre les feux : le phare du fort de Naples brille avec une froide blancheur ; l’œil rouge du Cap Misène étincelle ; les feux de l’île de Procida et ceux qui sont aux pieds d’Ischia ressemblent à d’énormes brillants fixés sur le souple velours des ténèbres.

Le golfe est parcouru par un troupeau de blanches vagues ; à travers leur clapotis chantant arrivent du lointain les soupirs adoucis des fusées qui éclatent ; l’orgue continue à gronder et les enfants à rire, mais soudain la cloche de l’horloge de la tour frappe vingt-quatre coups.