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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/236

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CONTES D’ITALIE

La messe est dite ; en un flot bigarré, la foule sort de l’église et se répand sur les larges marches de l’escalier, et les rouges serpents s’élancent au-devant d’elle en se tordant. Les femmes poussent des exclamations craintives, les gamins rient et sont heureux ; c’est leur fête et personne n’oserait leur interdire de jouer.

Les zamponiari, des montagnards, des pâtres des Abruzzes, vêtus de courts manteaux bleus et coiffés de grands chapeaux, arrivent à la hâte. Les jambes bien dessinées sont recouvertes de bas de laine blanche sur lesquelles s’entrecroisent des lanières noires ; deux d’entre eux ont des cornemuses sous leur manteau et quatre autres tiennent en main des cors en bois d’un timbre très aigu.

Ces gens viennent une fois par an passer un mois dans l’île. Chaque jour, ils célèbrent le Christ et la Madone par leur musique étrange et belle.