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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/248

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CONTES D’ITALIE

…Les vieilles femmes prient ; elles contemplent cette trinité belle comme un rêve ; elles savent que le Christ est un charpentier de la rue Pisacana, Jean — un horloger et la Vierge — Anita Brazalia, la brodeuse d’or, elles le savent fort bien, et pourtant elles murmurent de leurs lèvres flétries de belles paroles de gratitude à la Madone pour la remercier de toutes choses… et principalement d’exister.

Ailleurs, on chante avec solennité et on se remémore involontairement une vieille chanson familière :

« Nous célébrons la mort par la mortification ! »

Le jour se lève ; dans les églises, les cloches sonnent joyeusement, annonçant la résurrection du Christ, le Dieu, du printemps ; sur la place, les musiciens se sont rassemblés en un groupe compact ; la musique retentit, et nombre de gens, marchant en cadence, se