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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/247

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VEILLES DE FÊTES

pre, le violet flamboyaient ; les pigeons voltigeaient au-dessus des têtes ; tous les visages étaient levés vers le ciel, et l’on criait avec joie :

— Gloire, gloire à la Madone !

Les murailles des maisons vacillaient dans les reflets des flammes ; à toutes les embrasures apparaissaient des têtes de femmes, d’enfants, de jeunes filles ; les taches éclatantes des vêtements de fête s’épanouissaient, telles d’immenses fleurs. La Madone recouverte d’argent semblait flamber et fondre, debout entre Jésus et Jean. Elle avait un grand visage rose et blanc, des yeux immenses ; ses cheveux blonds, frisottés, formaient couronne au sommet de sa tête et retombaient en épaisses cascades sur ses épaules. Le Christ riait d’un rire jovial et sonore, comme il convient à un ressuscité, tandis que la Vierge aux yeux bleus souriait en secouant la tête et que Jean, disciple espiègle, s’emparait d’une torche qu’il agitait.

Tous trois riaient de ce rire irrésistible qui n’est possible que sous le soleil du Midi et les assistants partageaient leur gaieté.