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CONTES D’ITALIE

maines, avec obstination, sans se plaindre, en homme qui connaît sa valeur.

— « Mon œuvre est finie, Paolo, me dit-il une fois, pendant la nuit. Ménage-toi et retourne à la maison ; que la Madone t’assiste ! »

Puis il garda longtemps le silence ; les yeux fermés, il haletait…

L’ouvrier se lève, regarde la montagne et s’étire avec une telle force que ses muscles craquent.

—… Alors, il me prit la main, m’attira à lui et me dit la sainte vérité, signor !

L’homme a un sourire rayonnant.

— « Sais-tu, Paolo, mon fils, me dit-il, je crois quand même que cela s’accomplira : nous et ceux qui viennent de l’autre côté, nous nous retrouverons dans la montagne, nous nous rencontrerons… le crois-tu, toi ? »

Je le croyais.

— « C’est bien, mon fils ! C’est ce qu’il faut ! Tout ce qu’on fait, il faut l’accomplir en ayant foi dans le succès et en Dieu qui prête son assistance aux bonnes œuvres, grâce