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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/278

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CONTES D’ITALIE

Au loin, les rives de la Ligurie s’estompent vaguement sur la mer avec leurs montagnes violettes ; dans deux ou trois heures, le bateau pénétrera dans le port encombré de Gênes, la ville de marbre.

Le soleil s’élève toujours plus haut, promettant une journée torride.

Deux sommeliers accourent sur le pont ; l’un est un Napolitain jeune, souple et agile, au visage mobile, à l’expression indéfinissable ; l’autre un homme de taille moyenne, à la moustache blanche, aux sourcils noirs ; son crâne rond est recouvert de poils gris ; il a le nez crochu et le regard grave et intelligent. Avec des rires et des plaisanteries, les deux sommeliers disposent rapidement la table pour le déjeuner et disparaissent. Ils sont remplacés par les passagers qui sortent lentement de leurs cabines. Il y a là un gros homme à la tête petite, au visage écarlate et bouffi ; il a l’air triste et ses