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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/288

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CONTES D’ITALIE

acheter aussi du pétrole, du bois et de la houille.

— J’ai vu tout de suite que ce n’était pas un militaire, affirma l’aînée des dames.

Le roux se remit à chuchoter à l’oreille de l’homme aux favoris, qui l’écoutait d’un air sceptique ; le plus jeune des Italiens jetait des regards furtifs du côté des Russes et déplorait :

— Quel dommage que nous connaissions si peu le pays de ces hommes aux yeux bleus !

Le soleil, déjà très haut, darde ses rayons avec force ; la mer brille d’un éclat aveuglant ; au loin, à droite, des montagnes ou des nuages apparaissent au-dessus de l’horizon.

— Annette, dit l’homme aux favoris, en souriant, la bouche fendue jusqu’aux oreilles, écoute ce que ce drôle d’Yvan a inventé : un procédé nouveau pour réduire les mutins dans les villages ; c’est très spirituel.

Et, tout en se balançant dans son fauteuil, il se met à narrer d’une voix lente et en-