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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/289

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SUR L’EAU

nuyée, comme s’il traduisait un ouvrage écrit dans une langue étrangère :

— Il faut que, les jours de foire et aussi les jours de fêtes champêtres, le chef de la commune fasse préparer au compte de l’État des gourdins et des cailloux, et ensuite qu’il distribue aux paysans, aux frais de l’État également, cent, deux cents, cinq cents litres d’eau-de-vie, selon le chiffre de la population ; et c’est tout ce qu’il faut…

— Je ne comprends pas, déclare l’aînée des dames. Est-ce une plaisanterie ?

Le roux répond vivement :

— Non, c’est tout à fait sérieux ! Réfléchissez donc, ma tante…

La jeune femme ouvre les yeux tout grands et hausse les épaules ;

— Quelle stupidité ! Griser les gens aux frais de l’État, comme s’ils ne buvaient déjà pas assez sans cela…

— Non, attends Lydie ! interrompt le roux, se trémoussant sur sa chaise. (L’homme aux favoris, tout en se dandinant de droite à gauche, rit silencieusement, la bouche fen-