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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/292

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CONTES D’ITALIE

vage à l’aide de son face-à-main, pince avec force ses lèvres minces et rejette la tête en arrière.

Le pont est envahi par une foule de gens basanés au costume léger, qui conversent bruyamment et que les dames russes toisent d’un air dédaigneux, comme des reines regardant leurs sujets.

— Comme ils gesticulent ! dit la jeune.

Le gros homme explique, soufflant :

— C’est à cause de la langue ; elle est pauvre et nécessite la gesticulation.

— Mon Dieu, mon Dieu ! soupire profondément l’autre dame ; puis, après un instant de réflexion, elle demande :

— Y a-t-il beaucoup de musées, à Gênes ?

— Trois, seulement, à ce que je crois ! lui répond le gros.

— Et le cimetière ? questionne la jeune.

— Le Campo Santo…

— Les fiacres sont-ils aussi abominables qu’à Naples ?

— Comme à Moscou.

L’homme aux favoris et le roux se sont